Le milieu de la transformation alimentaire occupe une place prépondérante dans l’économie québécoise. Selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, ce milieu représente le plus important employeur manufacturier de la province, puisqu’il génère près de 74 000 emplois en entreprise et qu’il réalise des ventes de 31,6 milliards de dollars. Près de 2 900 établissements font partie du milieu de la fabrication d’aliments, de boissons et de produits du tabac, partout au Québec.
Les personnes diplômées en sciences et technologie des aliments jouent un rôle essentiel dans les activités du milieu. On les retrouve également dans l’industrie pharmaceutique et cosmétique. L'Ordre des chimistes du Québec et l'Ordre des agronomes sont des ordres professionnels accessibles aux personnes diplômées du baccalauréat en sciences et technologie des aliments, à condition d'avoir réussi les examens requis.
Les principaux secteurs d'activité du domaine en sciences te technologie des aliments sont :
Au Québec, le système d'enseignement postsecondaire est constitué de deux types d'établissements : les collèges d'enseignement général et professionnel (cégeps) et les universités. Peu importe votre discipline, découvrez les possibilités qui s'offrent à vous si vous souhaitez enseigner celle-ci.
Pour enseigner au cégep, il faut posséder un diplôme d’études collégiales ou universitaires, ou encore détenir des compétences marquées dans son domaine d’expertise. Certains employeurs exigent une maîtrise ou une certification. À l’Université Laval, vous pouvez opter pour le D.E.S.S. en enseignement collégial ou la maîtrise en enseignement collégial. Bien que non obligatoire pour enseigner au cégep, la réussite de ces programmes constitue un atout indéniable pour obtenir un emploi d’enseignant. Les personnes qui enseignent des métiers comportant des cours de niveau collégial doivent réussir une formation et avoir un certificat de qualification. Consultez les différentes voies d'accès pour enseigner à la formation professionnelle.
Un doctorat dans la discipline est généralement exigé pour les postes de professeures et professeurs d’université. Une expertise dans le domaine (recherche, publications, travail, etc.) et de l’expérience en enseignement sont généralement demandées également. Il est toutefois possible de s’initier à l’enseignement universitaire avant les études au troisième cycle. Plusieurs personnes étudiantes de 1er, de 2e ou de 3e cycle occupent des emplois d’auxiliaire d’enseignement. À ce titre, elles doivent assister le personnel enseignant dans les diverses tâches requises pour la préparation et la présentation des cours, ainsi que pour l’évaluation des apprentissages. L’auxiliaire d’enseignement peut également se voir confier une tâche d’enseignement, sous la responsabilité d’une ou d'un membre du corps professoral.
Peu importe votre expertise, si vous envisagez une carrière en recherche, différentes possibilités s’offrent à vous. Les milieux de travail sont multiples, que ce soit en laboratoire ou sur le terrain. En effet, si l’on pense tout de suite aux établissements universitaires ou aux centres de recherche hospitaliers, on trouve aussi des chercheuses ou chercheurs en industrie, dans des centres d’intervention, dans les milieux naturels ou au gouvernement, dans des centres de recherche publics, parapublics et privés (dont les centres d’innovation des cégeps et des collèges du Québec), dans des entreprises de recherche et de développement ou de haute technologie, dans des sociétés de consultantes et de consultants, dans des organismes internationaux, etc. Il n’est pas rare, non plus, qu’une chercheuse ou un chercheur démarre une entreprise.
Il est possible de s’initier à la recherche avant des études de troisième cycle. Certains programmes de premier cycle offrent des cours permettant d’acquérir ce type d’expérience. Ces cours peuvent s’intituler Stage, Stage de recherche, Initiation à la recherche, Projet de recherche, etc. De plus, plusieurs personnes étudiantes de 1er, 2e ou 3e cycle occupent des emplois d’auxiliaire de recherche. À ce titre, elles doivent assister une équipe de recherche, une professeure ou un professeur, ou encore une autre personne qui reçoit des subventions ou des contrats de recherche dans ses différentes tâches relatives à la recherche. Les auxiliaires travaillent généralement à temps partiel pendant leurs études.
Le diplôme exigé, du baccalauréat avec expérience au post-doctorat, varie avec le type d'emploi et le milieu.
Si certains domaines d’études (informatique, traduction, graphisme, journalisme, etc.) sont plus propices pour travailler à son compte, toute personne ayant la fibre entrepreneuriale peut toutefois décider de se lancer, avec ou sans formation, en entrepreneuriat. C’est surtout la « fibre entrepreneuriale » qui fait foi de diplôme ici.
Si la plupart des entrepreneuses ou entrepreneurs n’ont pas de formation en entrepreneuriat, plusieurs cours, programmes ou activités de perfectionnement peuvent être suivis pour acquérir des connaissances utiles au fonctionnement d’une organisation, que ce soit en gestion, en comptabilité, en droit, etc. Consultez la page Entrepreneuriat et pige de notre site.
Comme ces personnes créent leur propre emploi, on ne parlera pas d’exigences dans ce secteur, mais de caractéristiques propres aux entrepreneuses et entrepreneurs.
Le secteur du contrôle et de l’assurance qualité est essentiel dans l’industrie de la transformation alimentaire. L’objectif principal des professionnelles et des professionnels qui y travaillent est d’assurer la sécurité, la qualité et la conformité des produits tout au long du processus de fabrication, et ce, dans le respect des exigences réglementaires.
Le poste d’entrée le plus courant dans ce secteur est celui de technicienne ou de technicien en contrôle qualité. L’expérience donne accès à des postes de responsabilité plus élargie, notamment en spécialisation, en coordination ou en direction du contrôle et de l’assurance qualité.
Travailler dans ce secteur implique qu’il faut à la fois considérer les demandes de production et de performance de l’entreprise, et veiller à la santé et à la sécurité des consommatrices et des consommateurs. La personne responsable en contrôle et en assurance qualité est l'ambassadrice de l’excellence des produits dans leur finalité, ainsi que dans toutes les opérations qui précèdent le résultat. Elle occupe une position centrale dans la chaîne de sécurité et de valeur de son organisation, et peut être amenée, dans le cadre de ses fonctions, à collaborer avec des équipes de recherche et de développement.
Le secteur de la production concerne toutes les opérations menant à la fabrication et à la transformation d’une vaste gamme de produits alimentaires. Qu’il s’agisse de la transformation de la viande, des produits laitiers, de la boulangerie, de la confiserie, des boissons, des produits surgelés, des conserves, des produits céréaliers, des aliments pour animaux, des plats préparés et autres; tous ces produits ont leurs spécificités en matière de production, de normes de qualités, et de réglementation.
Les personnes professionnelles dans ce secteur doivent maîtriser des connaissances en matière de transformation alimentaire, de réglementation, de sécurité alimentaire et de qualité des aliments. Le baccalauréat en sciences et technologie des aliments peut mener à des opportunités de carrière en production, car il offre une solide base de compréhension des opérations. L’expérience est souvent requise pour accéder à des responsabilités, et une formation en gestion est souvent essentielle pour atteindre des postes de hauts niveaux.
Parmi les défis liés au secteur de la production alimentaire, il faut noter l’optimisation constante de l’efficacité opérationnelle, la gestion de la chaîne d’approvisionnement, le contrôle des coûts, la gestion de la qualité et de la conformité réglementaire, la gestion des déchets et la gestion des ressources humaines. De plus, travailler en production demande une constante adaptation.
Les affaires réglementaires, dans l'industrie alimentaire, garantissent la conformité des produits aux réglementations gouvernementales en vigueur. Les professionnelles et professionnels de ce secteur veillent à ce que les normes légales soient respectées, et maintiennent la conformité des entreprises aux exigences des organismes de réglementation.
Pour travailler dans ce secteur, la personne professionnelle doit entretenir un intérêt pour les réglementations et les normes qui régissent l'industrie, ainsi qu’une volonté continuelle de s’actualiser dans l’évolution en la matière. L'apprentissage continu est un élément clé de ce travail.
En plus de garantir la conformité aux réglementations en vigueur, l'un des principaux enjeux de ce secteur réside dans la complexité des réglementations elles-mêmes. Étant donné les réglementations variables d'un pays à l'autre, les professionnelles et professionnels doivent naviguer au sein de cadres législatifs précis, et doivent s'assurer que les produits respectent les exigences spécifiques de chaque marché ciblé. La gestion des risques constitue également un défi majeur, dans ce secteur. La réputation d'une entreprise dépend souvent de sa capacité à respecter les réglementations et à garantir la sécurité alimentaire de ses produits. Les consommatrices et consommateurs sont de plus en plus exigeants envers les entreprises, en ce qui concerne les principes d’éthique, de transparence de l’information ; d’où l'importance du rôle des professionnelles et professionnels en affaires réglementaires. En cas de crise ou de non-conformité, ce sont ces professionnelles et professionnels qui doivent réagir rapidement et efficacement pour restaurer la confiance de la clientèle, ainsi que pour protéger la réputation de l'entreprise.
Le secteur du Service d'analyse (Laboratoire) renvoie à toute la prestation de services d’analyse et de tests. Les professionnels et professionnelles de ce secteur soutiennent les équipes de contrôle et d'assurance qualité, de recherche et développement ou de production. Par des analyses chimiques, biochimiques et microbiologiques, elles et ils fournissent des résultats précis et fiables. Ces résultats permettent à différentes instances (départements ou organisations) de prendre des décisions éclairées.
Les postes d’entrée sont souvent de nature technique, permettant ainsi aux personnes diplômées d’apprivoiser les protocoles, les instruments de laboratoire et les normes de qualité et de sécurité. Avec l’expérience et l’octroi progressif de responsabilités, ces professionnelles et professionnels peuvent éventuellement accéder à des postes de plus haut niveau, tels que des postes de direction.
Parmi les défis à relever dans ce secteur d’activité, il faut considérer la complexité des analyses qui nécessitent des compétences techniques approfondies, la pression liée à la transmission de résultats précis dans des délais serrés, des volumes élevés d’échantillons à traiter, la sécurité et la gestion des risques liées aux substances manipulées, l’évolution rapide des méthodes d’analyse et celle des réglementations du domaine, la gestion des données, ainsi que la collaboration multidisciplinaire entre départements.
Les résultats du tableau ci-dessous proviennent de l'enquête La Relance à l'université conduite tous les deux ans par le ministère de l'Enseignement supérieur du Québec. Réalisée en 2023, elle vise à faire connaître la situation des personnes titulaires d'un baccalauréat ou d'une maîtrise de la promotion 2021, environ 20 mois après l'obtention de leur diplôme. Étant donné que les résultats ci-dessous concernent l'ensemble des personnes diplômées du Québec, le nom du programme peut varier de celui de l'Université Laval.
Programme | Diplôme | Personnes diplômées visées par l'enquête | Taux de réponse | À la recherche d'un emploi | Aux études | Personnes Inactives | En emploi | En emploi lié à la formation |
Caractéristiques de l'emploi lié à la formation |
||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
À temps plein | Satisfaction de l'emploi | Salaire horaire moyen | |||||||||
N | % | % | % | % | % | % | % | % | $ | ||
Sciences et technologie des aliments |
Baccalauréat |
30 |
70 |
0 |
38,1 |
0 |
61,9 |
76,9 |
100 |
50 |
28,47 |
Maitrise |
21 |
66,7 |
7,1 |
14,3 |
7,1 |
71,4 |
70 |
100 |
42,9 |
26,71 |
Le secteur de l’alimentation offre d’excellentes perspectives d’emploi pour les personnes diplômées en sciences et technologie des aliments. L’industrie alimentaire au Québec est un secteur dynamique et en croissance. Parmi les défis et les enjeux qui touchent le développement de cette industrie et, du même coup, qui influencent les perspectives d’emplois, il faut souligner :
Malgré le dynamisme actuel de l'industrie de la transformation alimentaire, on peut lire dans le site du MAPAQ que « la perspective d’un ralentissement fait consensus parmi les analystes, dans le sillage de la lutte à l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt. La hausse du coût de la vie et le niveau d’endettement devraient, notamment, peser sur la consommation et sur l’activité économique. Plusieurs estiment, par ailleurs, que le marché du travail pourrait se ressentir quelque peu de cette conjoncture. (…) Pour les entreprises du secteur bioalimentaire au Québec, les coûts élevés de production pourront demeurer une préoccupation. » (source : Site du MAPAQ, 2023). On peut supposer que pour certaines entreprises du milieu, des jours difficiles seront à prévoir. Néanmoins, le marché de l'emploi dans cette industrie offre un large éventail d’opportunités de carrière pour les personnes diplômées en sciences et technologie des aliments. Il est important de souligner que l'industrie pharmaceutique et cosmétique leur est également accessible. D'ailleurs, le programme de baccalauréat en sciences et technologie de l'université Laval donne accès à l'Ordre des chimistes du Québec ainsi qu'à l'Ordre des agronomes, sous condition de la réussite d'un examen d'accès à l'Ordre.
Sources et ressources
Mise à jour : jeudi 02 mai 2024