Les professionnelles et professionnels en santé publique analysent les problèmes et les facteurs déterminants de la santé d’une population. Leur cheminement aux études supérieures leur permet d’acquérir les habiletés nécessaires pour réaliser des interventions influençant l’apparition, l’évolution, la gravité et les conséquences des problèmes de santé d’une collectivité, dans un objectif d’inclusion sociale.
Il existe différents champs de spécialisation dans le domaine, dont l’évaluation, la santé environnementale, la santé mondiale ainsi que la promotion de la santé.
Un doctorat dans la discipline est généralement exigé pour les postes de professeures et professeurs d’université. Une expertise dans le domaine (recherche, publications, travail, etc.) et de l’expérience en enseignement sont généralement demandées également.
Auxiliaires d'enseignement
Il est possible de s’initier à l’enseignement universitaire avant des études au troisième cycle. En effet, plusieurs personnes qui étudient au 1er, 2e ou 3e cycle occupent des emplois d’auxiliaire d’enseignement. À ce titre, elles doivent assister le personnel enseignant dans les diverses tâches requises pour la préparation et la présentation des cours ou des laboratoires, ainsi que pour l’évaluation des apprentissages. L’auxiliaire d’enseignement peut également se voir confier une tâche d’enseignement, sous la responsabilité d’une ou d'un membre du corps professoral.
Au 3e cycle, des cours sont offerts aux étudiantes et étudiants désireux de faire carrière en pédagogie universitaire.
Chargées et chargés de cours
Les chargées et chargés de cours sont responsables de transmettre la matière aux étudiantes et étudiants en offrant des cours dans différents domaines. Elles et ils sont souvent aux études supérieures ou à l'emploi comme professionnelles et professionnels dans leur secteur d'activité et la charge de cours d'ajoute à leurs activités. Les contrats se font généralement par trimestre sans garantie de renouvellement. Les universités peuvent toutefois établir des listes de rappel en fonction de l'ancienneté.
En plus d'enseigner leur matière, les chargées et chargés de cours effectuent habituellement les tâches suivantes : diriger les travaux pratiques, alimenter des discussions, préparer et corriger les travaux et les examens, répondre aux questions des étudiantes et étudiants, suivre les plans de cours, préparer le matériel nécessaire et évaluer les progrès des étudiantes et étudiants.
Professeures et professeurs
La première étape d'une carrière universitaire en vue d'une permanence est celle de professeure adjointe ou professeur adjoint. Ce titre est destiné aux titulaires d'un doctorat s'orientant vers une carrière universitaire. Le travail consiste à enseigner aux étudiantes et étudiants du 1er cycle et des cycles supérieurs dans sa discipline. La personne peut aussi être appelée à réaliser des travaux de recherche et à superviser les projets de recherche d'étudiantes et d'étudiants de baccalauréat, de maîtrise ou de doctorat. L'engagement initial se fait pour une période d'au plus 3 ans* dans le cadre d'un poste à temps complet. Après cette période, le conseil de la faculté peut prolonger le contrat pour une période d'au plus 3 ans*, soit recommander une promotion au titre d'agrégé ou ne pas renouveler. *Le nombre d’années peut varier d’une université à l’autre.
La seconde étape est celle de professeure agrégée et professeur agrégé. Ces personnes ont démontré des qualités d'enseignement et ont cumulé un certain nombre d'années d'expérience en enseignement universitaire. Elles ont aussi contribué au développement de leur discipline par des recherches, sinon elles peuvent posséder une expérience professionnelle appréciable dans leur domaine et obtenir une promotion pour l'obtention du titre de professeure agrégée ou professeur agrégé et ainsi obtenir leur permanence. La ou le professeur agrégé enseigne des cours de 1er, 2e ou 3e cycle dans son champ de compétence. De plus, la personne réalise des travaux de recherche liés à son expertise, dirige des projets de recherche auprès d'étudiantes et d'étudiants des 3 cycles, est membre d'une équipe de recherche et s'implique dans les divers comités de son département et de sa faculté.
L'étape subséquente représente le dernier et le plus haut niveau de la carrière universitaire, soit celui de professeure ou de professeur titulaire. Ce titre peut être accordé aux professeures et aux professeurs agrégés qui possèdent plusieurs années d'expérience en enseignement universitaire et qui ont réalisé et publié un certain nombre de travaux de recherche. Elles et ils doivent faire une demande et soumettre un dossier pour évaluation. La nomination est généralement accordée aux personnes s’étant distinguées dans le cadre de leur enseignement, de leurs recherches, de leur contribution au développement de leur discipline et à son rayonnement.
Peu importe votre expertise, si vous envisagez une carrière en recherche, différentes possibilités s’offrent à vous. Les milieux de travail sont multiples, que ce soit en laboratoire ou sur le terrain. En effet, si l’on pense tout de suite aux établissements universitaires ou aux centres de recherche hospitaliers, on trouve aussi des chercheuses ou chercheurs en industrie, dans des centres d’intervention, dans les milieux naturels ou au gouvernement, dans des centres de recherche publics, parapublics et privés (dont les centres d’innovation des cégeps et des collèges du Québec), dans des entreprises de recherche et de développement ou de haute technologie, dans des sociétés de consultantes et de consultants, dans des organismes internationaux, etc. Il n’est pas rare, non plus, qu’une chercheuse ou un chercheur démarre une entreprise.
Il est possible de s’initier à la recherche avant des études de troisième cycle. Certains programmes de premier cycle offrent des cours permettant d’acquérir ce type d’expérience. Ces cours peuvent s’intituler Stage, Stage de recherche, Initiation à la recherche, Projet de recherche, etc. De plus, plusieurs personnes étudiantes de 1er, 2e ou 3e cycle occupent des emplois d’auxiliaire de recherche. À ce titre, elles doivent assister une équipe de recherche, une professeure ou un professeur, ou encore une autre personne qui reçoit des subventions ou des contrats de recherche dans ses différentes tâches relatives à la recherche. Les auxiliaires travaillent généralement à temps partiel pendant leurs études.
Le diplôme exigé, du baccalauréat avec expérience au post-doctorat, varie avec le type d'emploi et le milieu.
L'épidémiologie est une science fondamentale de la santé publique et de la santé des populations. Elle permet de contribuer à la surveillance, à la prévention et à l'évaluation de la santé.
Le travail de l'épidémiologiste porte sur tous les problèmes de santé, incluant les maladies non transmissibles comme les maladies cardiovasculaires, les problèmes de santé mentale, le cancer, ainsi que les maladies infectieuses.
Pour travailler en épidémiolgie, il est généralement nécessaire d'obtenir un diplôme universitaire dans la discipline, en santé publique ou dans un domaine connexe. Une maîtrise (M.Sc.) ou un doctorat (Ph.D.) en épidémiologie est souvent requis pour des postes avancés.
L'Université offre une formation de cycles supérieurs en épidémiologie et en épidémiologie clinique, sous forme de maîtrises et de doctorat, basée sur les méthodes de recherche en épidémiologie et en biostatistique.
Ce secteur multidisciplinaire vous permet de travailler simultanément à la promotion, à la protection et à l'amélioration de la santé des populations. La mission globale du volet général de la santé publique est de prévenir les maladies, de prolonger la vie des personnes, en améliorer la qualité, et cela, en intervenant sur des déterminants tels que les facteurs comportementaux, environnementaux, sociaux et économiques.
Les professionnelles et professionnels qui développent une expertise dans cette spécialité se concentrent sur l’évaluation des programmes, des politiques et des interventions en santé, afin d’en examiner l’efficacité, l’effet et la pertinence. Elles et ils utilisent des méthodes qualitatives et quantitatives, leur fournissant des preuves, afin de guider les décisions en matière de santé publique. À titre d’exemple, pensons à des investigations sur les interventions de prévention, des programmes de dépistage, des campagnes de sensibilisation, des politiques de tabagisme, de nutrition, de sécurité routière, etc.
En tant que professionnelle ou professionnel de cette spécialité, vous pourrez reconnaître les principaux facteurs environnementaux qui posent des risques pour la santé dans les milieux de vie et de travail. Vous aurez à aborder des approches de gestion, et de communication du risque. Vous aurez l’occasion de faire des analyses et des évaluations associées à des problématiques. Vous serez régulièrement interpelé par les partenaires (ex: réseau de la santé, partenaires d’autres ministères ou organismes, milieu de l’éducation et communautaire, etc.) pour fournir une expertise conseil sur toute question en lien avec les effets de l’environnement sur la santé de la population. Vos recommandations ou vos avis soutiendront la prise de décision au sujet de l’adaptation aux changements climatiques, de l’aménagement du territoire, du développement de projets d’envergure, de politiques et de normes visant la création d’environnements sains et sécuritaires.
Cette spécialité vous prépare à faire carrière dans les organismes nationaux et internationaux de coopération ou dans les organismes non gouvernementaux œuvrant en santé publique. Pour celles et ceux qui le désirent, vous pourrez travailler dans les pays à bas ou moyen revenu, ou auprès des populations immigrantes ou minoritaires dans les pays riches. Selon l’emploi occupé, vous pourrez offrir des conseils stratégiques et une assistance aux différents instances en les soutenant dans la planification de programmes et dans l’évaluation de besoins de santé, par l’analyse de politiques, et par la gestion de projets.
Il convient de noter que le marché du travail en santé mondiale est très compétitif et exige souvent une combinaison de diplômes, de compétences, une expérience de travail sur le terrain, des compétences interculturelles, etc.
En tant que spécialiste en promotion de la santé, vous serez en mesure d’identifier les modes et les conditions de vie qui agissent comme facteurs déterminants de la santé pour appuyer et/ou réaliser des stratégies d'intervention qui visent le changement des conditions de vie. La promotion de la santé se concentre sur la prévention des maladies et des problèmes de santé avant qu'ils ne se manifestent. Cela implique : la sensibilisation du public, l'éveil sur les facteurs de risque, la promotion de saines habitudes de vie, l'encouragement de comportements positifs tels que l'activité physique, une alimentation équilibrée, l'arrêt du tabac, la réduction de la consommation d'alcool, etc.
Par l’entremise de l'éducation, de la communication et de l'action politique, vous pourrez influencer et permettre de créer des conditions favorables dans des milieux aussi variés que les écoles, les lieux de travail, les communautés, les services de santé et les politiques publiques.
Ces rôles impliquent souvent d’être en relation directe avec les communautés, de concevoir et de mettre en œuvre des initiatives de promotion de la santé adaptées aux besoins locaux, de mobiliser les résidents, de former des bénévoles, etc.
Les résultats du tableau ci-dessous proviennent de l'enquête La Relance à l'université conduite tous les deux ans par le ministère de l'Enseignement supérieur du Québec. Réalisée en 2023, elle vise à faire connaître la situation des personnes titulaires d'un baccalauréat ou d'une maîtrise de la promotion 2021, environ 20 mois après l'obtention de leur diplôme. Étant donné que les résultats ci-dessous concernent l'ensemble des personnes diplômées du Québec, le nom du programme peut varier de celui de l'Université Laval.
Programme | Diplôme | Personnes diplômées visées par l'enquête | Taux de réponse | À la recherche d'un emploi | Aux études | Personnes Inactives | En emploi | En emploi lié à la formation |
Caractéristiques de l'emploi lié à la formation |
||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
À temps plein | Satisfaction de l'emploi | Salaire horaire moyen | |||||||||
N | % | % | % | % | % | % | % | % | $ | ||
Santé communautaire et épidémiologie |
Baccalauréat |
59 |
62,7 |
0 |
0 |
2,7 |
97,3 |
80,6 |
96,6 |
48,3 |
37,71 |
Maitrise |
296 |
68,6 |
3,4 |
13,3 |
2,5 |
80,8 |
82,3 |
97 |
63,8 |
37,21 |
Plusieurs postes en santé publique ou communautaire nécessitent de l’expérience et une conscience des types de problématiques qui prévalent dans la population. Considérant la situation mondiale, les problèmes environnementaux et la population vieillissante, nos diverses instances publiques devront s'assurer de mettre des mesures en place pour la sécurité de tous et pour maximiser l'efficacité de nos services en santé et services sociaux. Retenons que les budgets et les subventions sont tributaires de décisions politiques et d’enveloppes budgétaires; cette réalité influence la fluidité du marché.
Selon le secteur de la santé publique qui vous interpelle, vous pourrez vous investir ou vous intéresser à divers programmes locaux et internationaux, au bénévolat, aux expériences de recherche, aux implications sociales, aux cours additionnels (ex: en environnement ou en gestion de projet) pour vous affermir en tant que professionnelle ou professionnel. Par le fait même, vous participerez au développement de votre réseau de contacts. La maîtrise d’au moins deux langues peut jouer en votre faveur, notamment pour les projets à l’international, ainsi que les activités de recherche.Finalement, les offres d’emploi en santé communautaire ou publique sont affichées sur différents sites. Il est donc important d’activer vos alertes-emploi.
Mise à jour : mercredi 17 juillet 2024